Vera Röhm | À la recherche de la beauté rationnelle

Vera Röhm, née en 1943 en Bavière d’une mère russe et d’un père allemand, a grandi à Genève, puis à Darmstadt. Parfaitement bilingue allemand-français, elle garde de son enfance multiculturelle et de ses études à Paris une grande ouverture sur le monde. Tout est dualité chez cette artiste qui vit entre Darmstadt et la Ville Lumière. Après avoir travaillé la pierre et le métal qu’elle associait au plexiglas, l'artiste se consacre dès les années 70 aux Ergänzungen ou complémentarités de matériaux qui évoquent la fusion. Le plexiglas devient alors complémentaire du bois. Elle travaille des poutres de bois à l’extrémité brisée et les associe à des moulages en plexiglas, matière synthétique qui se fonde dans le matériau naturel. Deux éléments opposés qui s’épousent pour devenir fusion. Ce couple improbable, basé sur la construction, l’industrie, évoque pourtant la déconstruction, voire la confusion. Vera Röhm a ses lois, ses méthodes, son système. Comment ne pas penser à Max Bill, inspiré par Van Doesburg, qui écrivait en 1949 : « Nous appelons art concret les œuvres d’art qui sont créées selon une technique et des lois qui leur sont entièrement propres, sans prendre extérieurement appui sur la nature sensible ou sur la transformation de celle-ci, c’est-à-dire sans intervention d’un processus d’abstraction ». Très tôt, Vera Röhm est fascinée par le tétraèdre, pyramide à 4 faces triangulaires, 6 arêtes et 4 sommets. La complexité dans toute sa splendeur. La géométrie devient la base de son travail de  sculpteur. De ses recherches mathématiques, scientifiques de l’abstraction émanent des volumes d’acier impressionnants et imposants, segmentation en trois du volume parfait du tétraèdre.