Variétés | Travaux du département de photographie de l’Institut des Arts Visuels de Shanghai

La photographie témoigne, constate, désigne dit-on. On lui prête alors un rôle social qui l’accompagne depuis les tout premiers débuts de son histoire. Mais aussi elle se commet à tous les jeux, multipliés encore par le numérique. Et aujourd’hui elle est devenue une sollicitation permanente, surabondante, pratiquée par tout le monde, à un rythme et à une échelle qui dépassent notre capacité même à simplement les recevoir. Dans ses pratiques les plus courantes, ce qu’elle a de social n’est plus de l’ordre de l’engagement mais de la compulsion. Comme un trop-plein, irréfléchi, massif, étale, un véritable bloc terne et sans intérêt, un simple effet de (la) globalisation, vers l’immobilisation. Entre ce degré zéro de la génération du photophone et d’autres pratiques de haute voltige conceptuelle, tout est permis, je dirais même tous les coups sont permis, et paradoxalement en émergent des singularités, des tourbillons se détachant sur « la masse ». Tout n’est donc pas tout gris dans la création, et un département de photographie comme celui du SIVA donne à ses futurs artistes les moyens d’affirmer leurs questionnements. C’est une position sainement paradoxale : la photographie s’apprend, le regard s’éduque, et ainsi apparaissent les singularités, les individualités, dans toute(s) leur(s) variété(s), contre l’uniformisation. Au contraire des communautarismes, s’affirme une position salutaire des artistes en ces temps difficiles, qui s’interrogent sans cesse sur le monde et le transforment, entraînant d’infinies variations de saisies et d’approches qui sont autant de prises de position, conscientes et réjouissantes dans leur(s) variété(s)… L. Septier. Avec les œuvres de : Zhang Chenyu, Guo Jiamin, Xie Haolin, Xu Wenxuan, Ye Guangyu, Li Hanwei, Lin Jiachu, Sun Yibo, Peng Sirui, Zhang Jiahui, Gao Hanyang, Gong Majiao, Lu Haowei, Xu Ruiling et Wu Xiao.