Après une longue semaine de travail suivie d'un samedi soir-exutoire, le dimanche devient le temps ritualisé d’une molle remise en question existentielle. Traîner toute la journée au lit, regretter ses décisions passées, penser avec frayeur à un avenir peu sûr depuis un présent précaire. Les Sunday scaries désignent, dans le registre familier, cet état émotionnel passager et troublant lié à un éloignement momentané - mental et/ou physique - de la routine quotidienne pendant le week-end. L’anxiété et l’appréhension causées par la réintroduction au monde et à ses exigences - productivité, responsabilité politique, sociale et affective - traversent les œuvres réunies dans l’exposition. Rester enfermée chez soi, se dédier dans la torpeur à des activités solitaires amène un singulier contentement de l’ordre de l’apitoiement nombriliste. Cette douceur paradoxale est néanmoins compromise, tant par la conscience de la fin imminente de cet exil volontaire que par le sentiment de culpabilité de déroger à l’injonction de bien-être et d’accomplissement de soi qui se faufilent dans le cocon domestique. C'est ce sentiment paralysant d’incertitude, d’illégitimité, cette effrayante mélancolie que Sunday Scaries souhaite évoquer. Avec Nils Alix-Tabeling, Alain Garcia Vergara, Juliette Goiffon & Charles Beauté, Rachel Maclean, Nicolas Momein, Raphaël Moreira Gonçalves, Jennifer May Reiland, Pierre-Guilhem. Visuel : Paradise Loop (arrêt sur image vidéo),Alain Garcia Vergara, 2017.
Sunday scaries | Exposition collective
