Sabine Meier | les Perspectives Dépravées

D’abord étudiante en peinture à l’école des Beaux-Arts de Paris, Sabine Meier se tourne vers la photographie suite à un échec : cherchant à documenter son propre travail, elle se heurte à l’impuissance du médium photographique à documenter le monde. Cette faille initiale restera le fondement de sa démarche artistique. Par l’image photographique, Sabine Meier cherche à sonder l’écart entre le monde visible et ses représentations. Elle photographie des volumes préalablement construits dans l’atelier, jouant sur la perspective et démontant la logique des espaces représentés : multipliés, déconstruits, impossibles, absurdes, par un cadrage d’une grande précision et un trouble visuel qui posent question. Ses compositions presque picturales sont énigmatiques. Elles étonnent et bousculent la perception du spectateur. L’exposition présente deux de ses principales séries photographiques : Les 7 métamorphoses qui rejoue le grand sujet de la peinture classique, l’artiste et son modèle, perturbant la cohérence de l’image par des reflets et des photographies préalablement tirées sur bâche, inclues dans la mise en scène. Ici pas de photomontage : l'artiste fabrique matériellement ces illusions dans son atelier pour construire de véritables mises en abyme tant matérielles que mentales. La série plus récente, Apories (les perspectives dépravées), pousse plus loin encore cette dichotomie entre ce qui est et ce qu’on voit : elle montre des espaces discrètement impossibles semblant pourtant cohérents. Les photographies, issues de constructions réalisées de toute pièce comme des décors de théâtre impraticables ou de volumineuses sculptures, interrogent le regard dans sa lecture de la réalité. Visuel > Sabine Meier, Aporie 3 1x2.