Nil Yalter | TRANS/HUMANCE

« Photographie du parcours de Nil Yalter, une artiste franco-turque née en 1938, l’exposition crée des liens entre différentes périodes, des tableaux constructivistes des années 1960 à deux œuvres conçues pour le Mac Val (Niqab Blues, 2018-2019 et Gitanes, 2019), en passant par les projets sociocritiques des années 1970-1980. (...) De nombreuses œuvres sont présentées en intégralité, comme la vidéo Katran (1978), où un syndiqué explique les brimades subies. Les œuvres saisissent la construction des villes nouvelles, où sont logées les personnes qui travaillent dans les usines (Chicago, 1975), dont les luttes concrètes pour améliorer leurs existences se mêlent à leurs croyances. L’exposition s’attache ainsi aux œuvres importantes pour l’histoire de l’immigration en France dans les années 1970-1980, mais aussi aux perspectives féministes et marxistes portées par l’artiste. Son engagement féministe est mis en avant, de La Femme sans tête ou La Danse du ventre (1974) à Lapidation (2009), en passant par un dispositif interactif, Histoire de peau (2003). TRANS/HUMANCE plonge le public dans des paroles fortes, qui touchent autant notre sensibilité que notre désir de connaissance rationnelle. Emblématiques des luttes et des désirs d’une époque, les pièces entrent en résonance avec la nôtre, même si l’influence de l’ethnographie et des événements politiques et sociaux les ancrent dans des lieux et des histoires particulières. Dans cet ensemble multimédia, les images en mouvement sont associées à des dessins, des photographies argentiques et des Polaroids, des peintures, des collages de matériaux et des textes, qui s’adaptent aux nouvelles techniques informatiques dans les années 1990-2000. TRANS/HUMANCE offre un magnifique panorama des soixante années de création d’une artiste majeure de la scène internationale. » Fabienne Dumont, co-commissaire de l’exposition. Visuel : La femme sans tête ou la danse du ventre (arrêt sur image vidéo), 1974, Nil Yalter.