À travers un ensemble d’installations picturales et sculpturales, Nelson Aires interroge les liens unissant l’art et le vivant et les relations existantes entre l’espace du quotidien et l’espace artistique. Ce questionnement est visible tant sur un plan esthétique, qu’au niveau des techniques employées comme le shibori et le tissage, mais aussi des matériaux exploités (textiles, objets manufacturés...). L’utilisation du sang comme matériau récurent renforce cette imbrication art-vivant, et confère aux productions de l’artiste, de par leur nature organique, une certaine dimension évolutive en termes de couleurs et textures. La vie s’écoule en nappe, s’enfuit. Bientôt le sang se mêlera à la terre, à la paille, au béton, subissant plusieurs changements d’état et transformations. Arrêt sur images de cette hémorragie dont les souvenirs défilent dans l’esprit de Nelson depuis son plus jeune âge, alors qu’il passait ses vacances au nord du Portugal dans des villages où les scènes d’abattage rural étaient familières. Sans faiblir, il confronte l’hémoglobine aux encres aquarelles et de Chine, au brou de noix, au sel… La dimension biographique de son travail, corrélée à l’emploi de ce liquide rouge vital, soulève inévitablement la question de l’intime chez l’homme : de sa quête d’identité personnelle à son appartenance à l’ordre universel. Visuel> Mappam, 2020.
Nelson Aires | Cōnectere
