La Maison de l’Amérique latine à Paris est heureuse de présenter deux artistes vénézuéliens, Milton Becerra et Pancho Quicili. Avec ces «passeurs de temps», la ligne défie et franchit les horizons, culturels, historiques, naturels, géométriques et constructifs, en toute liberté, avec raison et déraison.Arrivés en France au début des années 1980, où ils vivent et travaillent depuis lors, les deux jeunes artistes vénézuéliens, imprégnés à des degrés divers de l’esthétique cinétique de leurs aînés, vont très tôt se défaire de cette séduction passagère pour trouver une voie qui leur est propre. Chez eux, géométrie et nature se fondent dans un complexe et savant réseau de lignes, de trames et de formes, leurs « syntaxes» innovantes entrent en résonance et se confondent dans leurs utopies cosmogoniques et chamaniques. Dans sa quête revendiquée de questionnements à la fois existentiels et formels, chacun s’attache aussi à définir la place déterminante qu’ont, autant dans sa réflexion que dans l’expérimentation, les références mathématiques et scientifiques. Le temps, ce « temps sans durée » dont parle l’écrivain Philippe Curval à propos de Pancho Quilici, est au cœur de la gestation de l’œuvre, conforté par ces vertus que partagent les deux artistes, la lenteur, la patience et la persévérance. La cohabitation muséographique de leurs œuvres doit sembler fluide et cohérente et induire une communauté de pensée dans laquelle le « tressage » de Becerra répond au « maillage » de Quilici et réciproquement. Visuel > Pancho Quilici, Le grand plongeon, 2022-23, 12 parties, pastel et graphite sur papier, le tout 210 x 400cm.
Chargement de la page