La percussion d’un mot, une parole dite dans le jeu d’une amitié adolescente sont à l’origine de ce titre. Mathieu Provansal a conservé le sobriquet de « Capitaine », depuis ce matin de fête à Aix-en-Provence dans les années 1980... Capitainerie devient ce lieu depuis lequel l’artiste observe et organise sa vision du monde : un chaos joyeux qui mêle images, sculptures, écrits, dans une tension dont il est l’artisan précis, érudit et pétillant. l'artiste déborde toujours du sujet. Travaillant à rebours de la prolixité, il relie les objets, les mots, les histoires comme pour réparer une fracture originelle, associer l’art et la vie. Lui, qui fonctionne dans un monde où le magique investit le trivial, développe – malgré son peu d’appétence pour le digital – une pensée rhizomique. Sculpteur et dessinateur, il déplie ici les surfaces géométriques et invite un portrait de l’auteur James Joyce par Constantin Brancusi. Écrivain et critique de cinéma, il lit l’amplitude de Jean Renoir, sa curiosité pour l’autre et célèbre le cinéaste en intégrant une image le représentant par Richard Avedon. Photographe, il atteste d’une mémoire vive mêlant les époques et les styles et confronte ses couleurs au noir et blanc d’une icône d’Édouard Boubat. Autant d’articulations, d’ellipses et d’étonnements qui éclairent sous des jours différents l’idée de faire communauté. Visuel : Mathieu Provansal, Duo, 2014. Vue d’atelier. Plâtre & bois, (15x35x30 cm).
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