Comme une polyphonie, Le Chant des Forêts donne à entendre les voix de
la forêt, celles des vivants qui la composent et la décomposent, celles des
rites et des cultes qui la traversent depuis la nuit des temps, mais aussi
celles des humains qui l’habitent et luttent pour les protéger. À la fois chaîne et maillon de l’écosystème planétaire, source d’oxygène et puits de carbone, aérienne et souterraine, la forêt est vitale pour l’équilibre global des écosystèmes, pour la biodiversité et pour les sociétés humaines qui, depuis des millénaires, comptent sur ses ressources. Pourtant, la forêt est devenue en quelques décennies le symbole et le point de convergence des convoitises, des catastrophes environnementales et des luttes qui agitent le monde contemporain en crise. Treize millions d’hectares de forêts disparaissent chaque année sous la pression du surpâturage, de l’exploitation du bois, de l’urbanisation et surtout de l’agriculture intensive d’huile de palme et de soja à destination de l’élevage industriel. Les forêts parlent, elles chantent et nous enchantent. Elles crient aussi. Elles appellent et interpellent. Les dix artistes de l’exposition Le Chant des Forêts
nous invitent à composer ensemble cet appel du vivant pour le droit au
merveilleux et à la beauté du monde, depuis la forêt-refuge, là où germent
les résistances et où bourgeonnent les expressions en marge, là où fleurit
cette liberté sauvage et furtive qui s’exerce loin des regards, loin de la ville
et de l’agitation du monde, là où se plante le monde de demain. Artistes > Romain Bernini, Félix Blume, Thierry Boutonnier, Thierry Cohen, Fernand Deroussen, Émilie Faïf, FIBRA, Beya Gille Gacha, Florian Mermin, Tatiana Wolska. Visuel > Collectif Fibra, Déforestation : déterrer des signaux, 2021.
Son. Sculptures en cosses de maïs stérilisées et son de blé stérilisé inoculé avec du mycélium de Ganoderma Lucidum, 28 haut-parleurs ©Juan Pablo Murrugarra / Mac Lima.
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