Jean-Louis Rullaud et Antoine Guilhem-Ducléon interrogent à travers leur travail respectif la notion de rupture en tant qu'espace temporel ouvrant un champ des possibles dans l'interprétation du vivant et de son rapport à son environnement. Le moment de la rupture est amené par les photographes, dans une vision optimiste, à être compris comme une mutation des êtres et des choses. Rien ne se perd, tout se transforme. La pratique artistique d'Antoine Guilhem-Ducléon s'est nourrie de ses années passées à inventorier, par la photographie, les constructions architecturales pour le compte des Monuments Nationaux, de la Drac ou encore de différents cabinets d'architectes. Dans son travail il confronte le végétal et l'architecture dans des univers en ruine, désincarnés, déshabités, où la végétation reste le seul élément à figurer le vivant. Jean-Louis Rullaud travaille pour sa part le rapport au temps et au végétal comme métaphore de la condition humaine. La vitesse qui régente la vie de l'Homme, sa productivité attendue, l'empêchent de jouir de l'instant. Dans la série Natures Mourantes n°1, le photographe transforme fruits, légumes et poissons pourrissants en objets précieux à travers une mise en scène, quasi picturale et volontairement léchée. Dans la série Natures Mourantes n°2 c'est la photographie de paysage qu'il réinterprète par la couleur, en une nature inquiétante, étrange, mourante. Leurs projets photographiques questionnent à la fois la forme et le sens. Recherche sur le transitoire de la vie, sur la vitesse et le temps, qui intègre et transforme la perception de l'espace et offre des interprétations sensibles de la réalité. Visuels : De gauche à droite, Treille (H14) par Antoine Guilhem-Ducléon et Nature mourante 1-4 par Jean-Louis Rullaud.
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