Irène Jonas | La valise dans le placard

Dans cette quête photographique menée entre 2018 et 2020, Irène Jonas nous mène dans ces lieux marqués par l’Histoire : Munich, Dachau, Prora, Nüremberg, Prague, Terezin, La Tanière du Loup, etc. En partant d’un tirage noir et blanc qu’elle réhausse à la peinture à l’huile, l'artiste accentue l’absence de repères entre passé et présent, la confusion entre rêve et réalité pour fusionner mémoire intime et mémoire historique. Sociologue et photographe, Irène Jonas intègre l’image dans beaucoup de ses recherches. Ses travaux sociologiques sur la photo de famille la conduisent à s’interroger sur le croisement entre mémoire personnelle et Histoire. Irène Jonas explique : « Ces photographies sont des histoires que je me raconte, des histoires nées au croisement d’une mémoire intime et d’une mémoire collective. Elles sont le fruit d’une mémoire héritée et d’une reconstruction imaginaire, elles ne racontent pas le nazisme mais s’approchent d’une prise de conscience émotionnelle de ce qu’a pu être le nazisme ». De ces endroits marqués par la Shoah, Irène Jonas a souhaité recréer un ici et maintenant vu à travers le filtre d’une imagination enfantine marquée par le passé. Photographié comme un film d’époque, dirigeant son objectif et cadrant pour exclure tout ce qui ne se rapportait pas à l’image de l’idée que la photographe se faisait de cette époque révolue, chaque personnage y est amené à jouer un rôle indépendant de la réalité dans laquelle il avait été saisi. Visuel> Untiled, Irène Jonas, 2018. ©Galerie Thierry Bigagon et Irène Jonas