Entre songes et conscience, entre mythes fondateurs et résistances politiques, entre fictions et fables naturalistes, l’exposition Indices d’Orient, la mémoire, le témoin et le scrutateur passe par une usine textile désaffectée de la métropole Lilloise, fait ensuite un détour par les parcs urbains de Casablanca ou du Caire puis survole un Téhéran fictionnel et se termine dans la chambre d’une jeune mariée ouzbek, nous enjoint à explorer plus significativement cet Orient par trop fantasmé. Elle est avant tout une exploration de récits d’expériences, de sensations ou d’intuitions qui montrent que le témoignage peut aussi, quand il se détache du documentaire, se manifester poétiquement : témoins ayant vécu près d’une maison habitée, tenue et entretenue par des terroristes en Algérie chez Neil Beloufa, ou observateur/spectateur/acteur habitant au-dessus de la Place Tahrir pendant la Révolution chez Yasmina Benari. Le paysage fantasmé ou bien réel ouvre aussi la possibilité d’interroger l’Histoire et l’identité notamment chez Louis Henderson, Randa Maroufi ou Arash Nassiri. Samer Najari et Hannah Collins quant à eux, au travers de zone perdue/oubliée/ou « zone tampon », traitent de la mémoire des personnes qui y ont séjourné, une histoire qui s’ancre et habite à jamais dans les architectures. Les petites et grandes mythologies, les personnelles et les universelles, sont aussi prégnantes et découvrent des univers dans lesquels le spectateur peut singulièrement se projeter, notamment chez Anri Sala, Sarkis, Amel El Kamel, Abtin Sarabi ou Saodat Ismailova ; quand une simple plante chez Hicham Berrada peut à elle seule résumer et amplifier notre mémoire et nos souvenirs. Visuel : Arash Nassiri, Tehran-Geles, 2014, film, production du Fresnoy – Studio des arts contemporains, Tourcoing.
Indices d’Orient, la memoire, le temoin et le scrutateur | Exposition collective
