Fanny Ferré

« Quelques oripeaux flottant sur les épaules, le groupe, la tribu, marche sans faillir. Les femmes aux hanches larges, aux longues jambes bien ancrées sur le sol s’arrêtent parfois pour nourrir un enfant, un homme fait une halte pour une sieste salvatrice. Les charrettes sont chargées d’enfants. Les animaux ne sont jamais loin. Chiens, chèvres, poules font partie du voyage. Rien de miséreux, ni de tragique, seulement la volonté de vivre ou de survivre dans une transhumance sans attache vers un ailleurs toujours possible. La force rayonnante de ce peuple fier et errant est évidente ; aucune soumission, aucune désespérance sur les visages balayés par le vent. Les processions de Fanny Ferré sont pétries d’humanité, de cette humanité universelle, intemporelle qui nous guide vers l’essentiel dans un univers rude et sauvage, mais toujours vibrant. De traversée en traversée, le peuple toujours en mouvement de Fanny Ferré avance dans un désir incessant de vie. » Danielle Bourdette-Gorzkowski, galeriste. Visuel : Fille à la bassine, Fanny Ferré.