Emily Jones | As a bird would a snake

Le travail de la Britannique Emily Jones opère à la jonction de multiples domaines tels que la science, l’écologie, la cosmologie, l’architecture, la technologie, l’archéologie, la géographie ou encore l’histoire, la mémoire et les croyances qu’elle envisage comme autant de strates interconnectées. Ces différents domaines du savoir se croisent et fusionnent au sein d’environnements vivants à expérimenter, sortes de paysages à la fois physiques et mentaux, dans lesquels langage et matière - souvent organique, vivante et évoluant lors des périodes d’exposition – habitent l’espace, faisant chacun à leur manière agir leur pouvoir d’invocation. Ses environnements sont peuplés d’objets (jouets, broderies, fruits et légumes, architecture, …) évoquant une certaine réalité écologique, sociale ou historique d’un monde complexe, dont toutes les définitions a priori stables, semblent aujourd’hui éclater et être reconfigurées. Ils reflètent la réalité mouvante et en constante évolution, d’un monde qu’une certaine idéologie a construit au cours du temps comme immuable. Aussi le travail de l’artiste consiste à penser l’exposition, moins comme une suite d’œuvres à observer qu’un ensemble d’entités qui, une fois connectées, génèrent une dimension propre à celle du rituel et ses propriétés liminales, à savoir ce moment de trouble et de confusion, cet entre-deux ayant cours pendant le rite de passage, et qu’elle conçoit comme une position vitale fondamentale. Visuel : As a bird would a snake (détail), Emily Jones, 2019