Emilie Sévère | Qui dira notre nuit

L’artiste peint par strates. La première couche doit être réalisée en une fois, vite, avec un jus très dilué. La matière doit produire (presque) seule des formes. Et Emilie Sévère d’évoquer les visions nées de l’observation de l’environnement, qu’il soit façonné par la main de l’homme, ainsi les murs décrépis qui subjuguèrent Léonard de Vinci, ou naturel. « Tous les artistes se réfèrent à la nature, c’est inépuisable au niveau des formes, des couleurs, des textures. Enfant, j’ai passé beaucoup de temps à observer des mousses de toutes sortes. Ce sont de vrais petits mondes ! » Parmi les formes nées de la première couche appliquée sur la toile, certaines sont intéressantes, d’autres non. Certaines seront mises en valeur, d’autres effacées. Puis, l’artiste applique des couleurs plus franches. Des éléments du réel peuvent faire leur apparition : plantes, arbres, animaux aussi. « Mais je ne travaille jamais à partir de photos ou d’un quelconque support. L’essentiel est dans l’absence de règles. La liberté doit être la plus grande possible. Seule doit être à l’œuvre la chose bizarre qui se passe dans ma tête. » (Extrait de l’article de Marie-Laure Desjardins paru en 2014 dans ArtsHebdoMédias). Visuel : Mutation 6, Emilie Sévère.