Coraline de Chiara | Echoes

« L’œuvre de Coraline de Chiara repose sur une manipulation de l’image – objet de sa recherche dont elle annule les frontières et les classifications. Qu’il s’agisse de dessin, de collage, de vidéo ou de peinture, “étire l’image”. Celle-ci est travaillée par la superposition et la juxtaposition pour en troubler le sujet et créer une illusion. (...) La peinture et le dessin sont ses médiums de prédilection. Sur la toile et sur le papier, elle reproduit avec fidélité les images récoltées. Elle respecte les codes couleur, la trame d’impression, les détails, les défauts. Couche par couche, le sujet est révélé. (...) Le respect de l’image source trouve ses limites avec l’injection d’accidents et d’éléments perturbateurs. En effet, pour ne pas réduire la transposition de la photographie en peinture à une simple compétence technique, elle introduit, non sans malice et ironie, des éléments intrus inhérents au travail d’atelier : un scotch de papier déchiré, une rature, un post-it, une note, une mesure, une pliure, une feuille de papier calque ou de papier millimétré. L’artiste voile et filtre les images pour se jouer de notre perception. (...) Au fil des œuvres, Coraline de Chiara construit un paysage transculturel au sein duquel elle articule une pluralité de figures, mythologiques et anonymes, de matériaux et de motifs. Un paysage, une nouvelle géographie dont la carte se déplie à l’infini. » Julie Crenn, commissaire de l’exposition. Visuel : Aurore, Coraline de Chiara, 2018.