Rassemblant des œuvres existantes et des productions récentes, l’exposition Fond d’air marque un tournant dans l’œuvre de l’artiste. Jusqu’ici caractérisée par le besoin d’ausculter les perceptions, interprétations et descriptions humaines, Camille Llobet étend sa recherche avec sa nouvelle production Pâcheu, dévoilée lors de ce prochain temps fort. Elle situe ainsi pour la première fois son étude en haute montagne où l’interprétation, puisqu’elle concerne un environnement à la fois grandiose et menacé, prend une nouvelle dimension. Pour Pâcheu, la vidéaste s’éloigne des attributs traditionnels de la montagne pour révéler un nouvel espace de tension. Loin des sommets et des lignes verticales qui pourraient, à s’y méprendre, laisser penser qu’elle est inébranlable, l’artiste, au grès de ses rencontres, nous plonge dans sa matière, ses lignes, ses glissements, sa fragilité... Depuis 2013, Camille Llobet s’intéresse à ce qui fait voix. Elle débute ses recherches autour de la prosodie de la langue : la tonalité, l’accent, tout variations que subit le langage lorsqu’il entre dans une forme d’oralité. Son exploration des divers modes d’expression transite par les corps, le « corps parlant ». Elle rencontre et restitue son sujet. De manière quasi scientifique, elle met en place des « expériences filmées » et dépouille le langage de sa dimension sémantique pour en révéler les éléments bruts, spontanés et involontaires. Visuel > Camille Llobet, Pâcheu (extrait), 2023
Essai documentaire, long métrage. Laurent Bibollet et Mathias Dunand, guides de haute-montagne, Col de la fenêtre, massif du Mont-Blanc.© Camille Llobet © Adagp, Paris
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