Anne-Charlotte Finel | Des sirènes au fond des prunelles

« Jour/nuit, nature/culture, artificiel/naturel… On pourrait égrainer ainsi les nombreuses dichotomies qui peuplent le travail d’Anne-Charlotte Finel. Néanmoins, loin de confrontations binaires et frontales, ses œuvres jouent au contraire de subtiles variations, d’infimes mouvements, parfois à peine perceptibles, qui en font toute la richesse et la singularité. Qu’elle filme ces espaces transitoires, à l’orée des villes, où la nature semble avoir repris ses droits, qu’elle s’intéresse à d’impressionnantes architectures scintillant dans la nuit, ou observe au plus près des phénomènes naturels ou scientifiques, Anne-Charlotte Finel parvient toujours à transcender les images saisies. Loin d’une observation distancée et scientifique, la singularité de sa démarche tient dans la poésie qu’elle parvient à insuffler à ses œuvres. Ce décalage permanent, cette infime modification de nos points de vue, cette manière de révéler l’indicible, font tout l’intérêt de son travail. » Antoine Marchand, commissaire de l’exposition. Visuel : Noir Goémon (travail en cours), Anne-Charlotte Finel, 2019. Courtesy galerie Jousse Entreprise et Centre d'art Le Lait.