« Né en 1958, à Madrid, Chema Madoz construit depuis plus de trente ans une oeuvre à part qui réussit à échapper aux modes et aux tendances de la photographie artistique tout en lui rendant constamment le plus beau des hommages. Dans l’influence du Surréalisme, le photographe se fait sculpteur, sur le fil tendu entre le réel et l’imaginaire. En transformant des objets, souvent utilitaires, par un jeu de collage, de juxtaposition, de reflets, il amène le chaos dans le quotidien et semble permettre aux choses silencieuses d’exprimer leurs désirs les plus secrets. Son atelier est un cabinet de curiosités à la fois ordonné et fantasque. On y retrouve les sujets de ses photographies : une mappemonde-boule disco, une cravate en baguettes de cadres rococo ou un escarpin au talon en Tour Eiffel. Certains objets reviennent régulièrement : échelles, montres, notes de musique, miroir ou jeu d’échecs sont également des symboles de la condition humaine. Magicien de l’argentique, Chema Madoz tire ses images dans des tonalités chaudes, maniant aussi bien le petit que le très grand, avec un format et une édition toujours choisis en accord avec le sujet de chaque photographie. » Florence Pillet, historienne de l’art. Visuel : © Chema Madoz, courtesy galerie Esther Woerdehoff.
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