Artiste américaine résidant à Londres, Susan Hiller est une des artistes les plus influentes de la scène britannique depuis 40 ans. Par une approche à la fois conceptuelle et sensible, elle procède dans tout son travail en suivant la démarche ethnographique (discipline qu’elle a étudiée) : enquête de terrain, collecte et catalogage de données ou de témoignages, comparaison et analyse, présentation ; une méthode qu’elle applique et transforme pour traiter de phénomènes inexpliqués ou paranormaux et de « zones d’incertitude ». L’installation The last silent movie, appartenant à la collection du Frac Bourgogne, se compose d’une projection vidéo et d’une série de gravures. Elle nous invite à la découverte de 25 langues éteintes ou menacées d’extinction. L’artiste a compilé en un film des enregistrements retrouvés dans différents types d’archives sonores : la traduction de récits successifs défilent sur un écran noir. On y trouve la langue K’ora de l’Afrique du Sud (enregistrée en 1938 par la dernière personne qui la parlait), la langue Manx de l’Isle of Man (enregistrée en 1948 et disparue aujourd’hui), la langue Blackfoot d’Amérique du Nord (enregistrée dans les années 1990 et qui est en voie de disparition). Vingt-quatre gravures encadrées accompagnent le film : elles donnent à voir les fréquences sonores de quelques mots prononcés par chacun des locuteurs. The last silent movie est à la fois un mémorial et une sensibilisation à la perte irrémédiable que représente la disparition de la diversité linguistique et ainsi d’une multitude de cultures. Visuel : The last silent movie (détail), Susan Hiller, 2007-2008.
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