Peintre autodidacte, Etienne Cail a vécu lors de sa découverte de la scène artistique contemporaine chinoise un véritable électrochoc. Au point de partir là-bas à la rencontre de ces peintres – parmi lesquels Yue Minjun – auxquels il voue une véritable admiration. De ces échanges va naître un projet « fou » : revisiter des chefs d’œuvre et des moments historiques français, d’un point de vue asiatique. Cela donne forme à des scènes imaginaires, des songes improbables où La liberté guidant le peuple de Delacroix se retrouve affublée d’un faciès aux traits asiatiques et où des chinois remplacent les protagonistes du Déjeuner sur l’herbe de Manet. Derrière cet excentrique exercice de style et cet imaginaire débridé, l’artiste évoque ce mélange de culture, entre Orient et Occident, qui l’a construit et qui porte désormais sa création. La matière picturale est très présente, donnant à ses toiles un aspect brut. L’artiste confie d’ailleurs qu’il réalise ses tableaux très rapidement, en général en une journée et qu’il tente dans la mesure du possible de conserver le premier jet, toujours dans cette optique d’en faire le moins possible, laissant ses idées jaillir sur la toile, telles qu’elles sont, sans fioriture ni édulcorant. Visuel : Shu (Popes), Etienne Cail, huile sur toile, 2015.
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