« En 1839, la Belgique était reconnue comme formant un Etat. Existe-t-il cependant une nation belge ? La question est récurrente, elle traverse périodiquement la société belge. (...) Cette cohésion qui persiste de fait sur la longue durée donne à penser qu’elle la doit à une réalité sous-jacente qui transcenderait la coupure des deux langues, ou, en renversant l’hypothèse, que c’est cette cohésion qui l’a créé. Le résultat au bout du compte étant le même. Tous ceux qui ne sont pas belges le pensent. Ils s’appuient pour ce faire sur un accent, des goûts, des comportements, un ton particulier dans les créations littéraires ou plastiques. C’est cette part singulière : état d’esprit mêlant poésie et autodérision, laissant filer les débordements carnavalesques, maniant avec gourmandise et fantaisie, absurde et humour dans le droit fil d’un Marcel Broothearts, d’un Jacques Charlier, d’un Wim Delevoye, d’un Patrick Van Cackenberg, d’un Panamarenko ou d’un Jacques Lizène pour ne citer qu’eux, dont nous voudrions montrer la persistance dans les générations plus jeunes. L’exposition s’intègre dans un festival pluridisciplinaire, Les Printemps de Haute Corrèze, consacré cette année à la Belgique dans toutes ses dimensions historiques, culturelles ou culinaires. » Jean-Paul Blanchet, co-commissaire de l’exposition avec Caroline Bissière et Eglantine Bélêtre. Visuel : « Untitled » Zigzag sculpture, Kelly Schacht, 2013.
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