Yves Zurstrassen | Ten Years

Pour cette exposition, l’artiste propose une trentaine d’œuvres de grands et moyens formats ainsi qu’un étonnante suite de travaux où il abandonne sa technique sophistiquée des « décollages » pour une nouvelle aventure qu’il intitule les « re-collages », fruits d’un mixage entre « collage et décollage » générant ces nouvelles œuvres, à la liberté et au rythme endiablés comme l’est un solo d’Archie Shepp ou une improvisation de Joëlle Léandre dont il se nourrit. Dans les peintures d'Yves Zurstrassen il y a souvent l’histoire de sa peinture à travers les inventions qui furent les siennes, au cours des quarante ans écoulés, et l’histoire de la peinture qui, chez lui, n’est pas une « nature seconde » mais la nature même dans laquelle il baigne, il « nage » comme le dirait Herman Melville pour l’écriture. S’il ressaisit ces éléments, ce n’est pas pour les citer mais, à chaque fois, pour les retourner, comme on le dit des doigts d’un gant, les réinterpréter pour faire naître des formes nouvelles. Il se sert du papier, de la peinture, il use du collage, du dé-collage, aujourd’hui, pour cette exposition, du « recollage » ; il emploie la photo, les outils numériques pour, comme un musicien, imaginer des solos, des leitmotivs, des chorus afin de faire résonner « sonner » le lieu qu’il habite : celui de la peinture... de ce lieu-dit : peinture. L’étrangeté, la beauté, l’énigme de son œuvre est d’être, à la fois, une archéologie, une architecture et un évènement inédit qu’il crée et qui se dévoile dans chaque tableau. Visuel > 21 12 28, Recollage, 2021, Huile sur papier collé sur carton, 25,5 x 25,5 cm.