Valère Novarina | L’Acte de la parole

Mais que font donc les figures qui peuplent par milliers l’œuvre immense de Valère Novarina ? Dans les livres comme sur les scènes, elles entrent, elles parlent, se nomment les unes les autres, elles pensent, elles sortent. Parfois elles dansent. Dans les dessins, rendues visibles par le geste élémentaire de la main, éclairées par les flashes de l’imagination dont elles proviennent et qui les sort un instant du vide où elles vivent, elles émerveillent par l’exceptionnelle liberté dont elles témoignent. « Valère Novarina ne fait aucune distinction entre écrire et dessiner : il travaille ses toiles à la manière de ses textes, en les tissant, les sur-tissant autrement ; et très souvent en les continuant à l’envers. Ecrire et peindre sont des gestes rythmiques. L'acteur écrit dans l'air : il vient inventer à nouveau la figure humaine devant nous... La page, la toile, la scène, sont des “champs” dynamiques où toutes les forces viennent s’affronter. Lieux traversés par le souffle, agis par le vide. Autant de théâtres de l'incarnation, autant de scène ou voir ce qui est visible, mais voir aussi ce qui ne l'est pas : le langage, mais aussi la pensée. Novarina cite souvent cette phrase de saint Augustin : “Le langage s'entend mais la pensée se voit.” » A. S. Décembre 2019 L’exposition est en résonance avec les représentations de L'Animal imaginaire au Théâtre Molière de Sète, les mardi 14 et mercredi 15 janvier. Visuel : Braise dans la bouche du prophète Isaïe, Valère Novarina. © Valère Novarina, courtesy Ville de Sète