« Ces 24 heures à Hanoï sont l’errance d’une femme dans une ville méconnue, le temps d’un cycle terrestre, une rotation : un jour, une nuit, à égale influence. Cette révolution complète va permettre une succession de révélations auxquelles Hoa Mi répondra par le mutisme : le silence de la contemplation, celui aussi de l’étrangère. Innocente, bienveillante, elle est une sorte de Candide perdue, à ceci près qu’elle revient sur les traces d’une histoire familiale gardée souterraine. Hoa Mi le rossignol. Le passé, parfois, n’arrive plus à s’immiscer dans le présent mais au contraire, à Hanoï, la sphère du temps semble s’être détournée en une courbe imparfaite, à l’image de la géographie sinueuse et moite du pays. Ainsi, passé et présent s’affrontent dans un incessant va-et-vient perdant. Aucun avenir n’émerge à l’horizon. Est-ce rêve ? Est-ce veille ? Ces 24 heures seront le théâtre de réapparitions, des âmes se rappelleront à notre existence présente, des tortues réciteront des vers alors que nous resterons prisonniers de la discorde d’un pays aujourd’hui figé dans les paradoxes de son passé. Mais ce cul-de-sac, scellé des siècles auparavant à l’histoire du Vietnam, à l’instant même où il perdit sa langue originelle, ne pourrait-il finalement trouver une issue dans le regard enchanté d’une étrangère ? » Extrait de la narration du film 24 heures à Hanoï. Visuel : © Thu Van Tran.
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