Saodat Ismailova développe une œuvre filmique singulière, qui embrasse d’un seul geste l’histoire et le mythe. Elle traverse la grande tradition du cinéma d’observation pour construire un nouveau langage, qui cherche à rendre compte de cultures et de croyances enfouies, rendues invisibles par la table rase du XXe siècle. Cette exposition est la première consacrée à l’artiste ouzbèke en France, réunissant autour de ses pièces majeures un riche réseau de conversations artistiques au sein de l’Asie Centrale et au-delà. La recherche visuelle et sonore de Saodat Ismailova pénètre des lambeaux d’histoires, des réalités sociales dérobées. Ses œuvres interrogent une mémoire divisée où se superposent les croyances ancestrales et l’empreinte de la domination russe puis soviétique. La sévérité de la condition féminine, le déclin des ressources naturelles, l’énigme persistante du vivant, les pratiques magiques et le désir d’absolu, nouent autant de fils dans son écriture filmique lumineuse, bercée des savoirs ancestraux, souvent invisibles, qui passent aujourd’hui encore d’une génération à l’autre. L’exposition présente six grandes pièces parmi les plus importantes de l’artiste. A partir de cet ensemble, le parcours se ramifie en diverses rencontres artistiques qui accompagnent la pensée de Saodat Ismailova, réunissant des œuvres majeures de Chingiz Aidarov, Vyacheslav Akhunov, Andrius Arutiunian, Maja Bajevic, Joseph Beuys, Mona Hatoum, Babur Ismailov, Gulnara Kasmalieva, Rustam Khalfin, Sergey Maslov, Henri Michaux, Deimantas Narkevicius, Sara Ouhaddou, Zineb Sedira, Fiona Tan, Yelena et Viktor Vorobyev. Certaines sont visibles pour la première fois en Europe. Visuel > Saodat Ismailova, Zukhra, 2013, Courtesy of the artist.
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