Samuel Yal | Pharmakon

« Fragments, lames, poison, remède, pansements, cadavres... Tout se déploie autour d’un centre invisible, action dérobée au regard dont l’atelier garde la mémoire et dont l'espace d'exposition restitue les trajectoires issues de destructions, suspensions, recouvrements, réparations, absorptions... Lieu de la manipulation d’une matière délicate dont on contrôle, parfois de manière passive, les effets et métamorphoses... Le champ de la céramique à cet égard est éloquent même si les techniques employées ici le dépassent parfois (photo, papier, objet...). Centre :  point de fuite vers lequel le regard du spectateur est dirigé, point d’ancrage de l’action de l’art. S'en emparer, dans l'inconscience de son acte, de son origine, de ses destinées. Aveugle, se concentrer, avancer en s’appuyant sur une expérience toujours boiteuse et tenter le dosage subtil de ce que l’art tend à être : un Pharmakon, poison devenu remède, remède qui peut être poison. Et de se faire thérapeute: celui qui soigne, répare, enfante, dissout et concentre un corps insaisissable pas encore mort, toujours à naître. » Samuel Yal. Visuel : © Samuel Yal.