« Cette exposition traite du paysage comme genre, par-delà les protocoles et dispositifs qui souvent, à notre avis, déplacent le sujet. En effet le paysage est une “cosa mentale”, c’est l’écran de projection d’un être au monde, c’est l’incarnation d’une pensée sous une forme qui s’empare des lieux.
Chacun des six photographes impose son temps et son silence pour nous accompagner dans sa marche intérieure, son paysage mental. Ce n’est pas le sujet qui produit le paysage, c’est la manière de le recevoir, de lui donner présence et cette présence est celle du photographe. (...) Le paysage n’est pas un sujet, “rien n’aura eu lieu que le lieu”, écrit Stéphane Mallarmé. Seule la recherche du passage derrière le miroir des apparences, pour accéder à la rencontre avec le lieu, est le sujet : le silence du rendez-vous réussi. C’est une question de forme, une manière d’agencer les signes qui nomme les objets, c’est une proposition qui donne à voir une chose, sans pouvoir dire ce qu’elle est, et en murmure le sens. (...) Arièle Bonzon, Frédéric Bellay, Pierre Canaguier, Beatrix von Conta, François Deladerrière, Yves Rozet, tous aiguisent leur perception de perte, où l’esprit s’incurve dans sa terrible nudité à la limite de la rupture, pour laisser le paysage surgir. Chacun cherche à concentrer, à consumer dans le regard d’un instant, le cheminement de son temps. » Jacques Damez, galeriste. Visuel : Extérieur(s), Arièle Bonzon ( Cayeux-sur-Mer / 18.05.12 - 15:01 ).
Chargement de la page