L’exposition L’Univers sans l’Homme relève le défi de montrer comment les artistes ont développé, du XVIIIe siècle à aujourd'hui, des visions d’une humanité expulsée de chez elle, ébranlée dans ses certitudes de centralité, relativisée au profit d’autres composantes du monde : le vivant, qu’il soit végétal, animal, minéral, etc. On doit l’expression « l’univers sans l’homme » à Charles Baudelaire, en 1859. Le poète désignait et déplorait ainsi la tendance qu’avaient certains artistes de son temps à se concentrer exclusivement sur la nature et ses éléments – végétaux, mers, ciels, bêtes... Dans son viseur, les réalistes comme Gustave Courbet, mais encore Troyon ou Daubigny, ainsi que les pionniers de la photographie : autant d’acteurs que l’on retrouvera dans l’exposition grâce à des prêts exceptionnels, notamment du Musée d’Orsay. De manière plus générale, l’exposition raconte un décentrement du regard en rassemblant des tableaux, dessins, films et installations, du XVIIIe siècle à nos jours, qui s’écartent de la représentation, de la focale, de l’échelle humaines. Découpée en sept séquences, elle s’attache à des thématiques contemporaines et les angoisses afférentes comme le contexte pandémique et ses confinements, les risques nucléaires et la cause environnementale. Néanmoins, elle cherche aussi à offrir des perspectives nouvelles et des « vallées futures », à la fois inaccessibles et prometteuses, avec un final cosmique, tellurique et poétique autour de Claude Monet, Anna-Eva Bergman, Joan Mitchell et Cécile Beau. Visuel> Louis Le Kim, Sans titre-Astana, Kazakhstan, 2015, photographie, 110 x 76 cm, collection de l’artiste.
La publication qui l’accompagne comptera un « regard » de l’astrophysicien Étienne Klein.
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