« La première fois que j'ai touché la céramique et que j'ai été face à la plaque blanche, je l'ai trouvée déjà parfaitement belle. Il y avait plein d'imagination et d'énergie à l'intérieur de cette surface vierge. Comment ajouter quelques grammes de pigment pour traduire mes sentiments immédiats ? J'espérais que ma création ne serait pas trop intellectuelle, technique ou conceptuelle. Je viens d'un pays de céramique. Il y a tant de belles pièces dans notre histoire millénaire de la céramique. Jusque-là, il y avait toutes les couleurs, sauf le gris. Le gris qui par ailleurs est souvent représenté dans la peinture chinoise traditionnelle de paysage. Entre la couleur et la non-couleur, le gris invite toutes les couleurs de l’imaginaire, il nous calme spontanément. Sur le papier, le gris de l’encre qui provient de la cendre fait en sorte qu’elle se retrouve dans la nature des paysages. Il doit en être de même sur la plaque de porcelaine, afin que les traces de la cuisson expriment la matière-cendre en elle-même. » Li Xin. Visuel : Taches d’encre, Li Xin, 2017. Photo Gérard Jonca, courtesy Cité de la céramique Sèvres & Limoges.
Li Xin
