Lélia Demoisy | Mémoire écorcée

La mémoire se définit comme un lieu abstrait où l’on conserve et où l’on se rappelle des événements passés et de ce qui s’y trouve associé. A contrario des choses inanimées, chaque être vivant est doté d’une capacité de souvenir, physique et psychique. L’écorce, en tant qu’enveloppe d’un arbre, en est la peau. À bien des égards, les arbres nous ressemblent. Leur écorce, comme notre peau, évolue avec le temps. Malléable, elle s’adapte continuellement aux besoins du corps qu’elle protège. En plongeant dans l’univers naturel de Lélia Demoisy, définit par une ambiguïté entre nature brute et élément sculpté, nos intellects sont entièrement remis.e.s en cause, car nos certitudes sont balayées. La confusion nous oblige à laisser de côté ce que nous savons ou du moins, pensons, pour revenir à notre sensorialité primaire. À travers l’exposition Mémoire écorcée, il est question d’aborder ces deux notions parallèles mais complémentaires qui se font écho dans la dimension animale du végétal. En jouant sur notre perception des matières, l’artiste met à mal nos souvenirs et ce que nous pensons être vérité, ouvrant ainsi une réflexion quant à la sensibilité des êtres vivants écorchés, aussi figés paraissent-ils. Visuel > Lelia Demoisy, corps vegetal, 2022.