Jérôme Borel | Vivant absolument

Jérôme Borel présente ici de nouveaux tableaux en lien avec le traumatisme causé par les attentats de janvier et novembre 2015 en France. Tout en restant fidèle à un vocabulaire métaphorique et une facture toute en transparence de matières, le peintre parvient, par l’économie de moyens dont il est coutumier, à faire basculer le spectateur dans les émotions et le ressenti de ces drames. Ici, aucune des scènes de tueries de Charlie Hebdo ni du Bataclan n’est clairement identifiable. Ce sont plutôt les motifs et la pression de l’épure des fonds qui nous projette dans une brutale confrontation. Figure de style propre à l’artiste pour mieux faire basculer l’observateur des tableaux dans la stupéfaction. Comme souvent chez Borel la figure apparaît comme une vision paradoxale, éloignée de son sens propre. L’artiste cherche résolument à nous faire saisir tout le vide et la sidération qu’il a ressentis au moment même de l’annonce et à la déferlante des images qui ont suivi durant des jours. Visuel : Je ne suis pas innocent (détail), Jérôme Borel.