Jean Charles Blais | Idylles

Dans l’exposition réalisée par l’artiste pour la Collection Lambert, les figures et les formes instaurent des récits suspendus où les corps — leurs ombres ? — accolés l’un à l’autre, enlacés ou alanguis, inventent des scénarios qui envahissent les salles de l’hôtel particulier du XVIII ème siècle tels les fantômes de nos vies passées ou à venir.  Devant la chapelle qui lui sert d’atelier dans le sud de la France, Jean Charles Blais accumule les matériaux — souvent des tas d’affiches prélevées à même l’espace public — pour les laisser éprouver un moment encore le passage du temps. Une plage de couleur, une déchirure, une forme particulière ou fortuite, serviront à initier un nouveau dialogue sensible entre l’artiste et ce qui constitue désormais à la fois le support et le sujet de ses expérimentations. Il peint, gratte, découpe ou sculpte dans la masse des couches de papiers agglomérées pour en excaver méticuleusement les contours de corps enfouis, dont il préserve toute la préciosité. À nos côtés, Ils persistent et résistent face à l’oubli, « à l’évanouissement des formes » pour reprendre les mots de l’artiste. Visuel > Jean Charles Blais, Sans titre, 2022. Courtesy de l’artiste et de la Galerie Catherine Issert © François Fernandez