Ivan Messac | Danse des pinceaux

Le mouvement, voilà bien un défi pour la peinture, c’est peut-être ce qui pousse les artistes à peindre la danse ou à travailler avec des danseurs et chorégraphes comme en témoignent les contributions de Picasso ou Sonia Delaunay pour les Ballets Russes ou de Fernand Leger ou de Picabia… Et dans ces temps plus récents il serait impossible de dissocier les chorégraphies de Merce Cunningham du travail de Rauschenberg, Jasper Johns ou Warhol ; ou de ne pas penser au chorégraphe Michel Descombey avec qui Ivan Messac a eu l’occasion de travailler au début des années 1970. Et la liste serait longue de liens tissés entre peintres et danseurs. Ivan Messac s’amuse à reprendre ce thème et le fait avec humour. Ses peintres ne parviennent pas à garder leurs modèles bien en face. Ils usent de stratégies pour les croquer. L’un gravit une échelle, l’autre use de grilles pour mettre aux carreaux, chacun tente de voir ce qu’il ne voit pas. Le corps du modèle devient une masse colorée, le modèle est derrière le peintre qui, dès lors, l’imagine en nue! Le modèle n’y tient plus et s’échappe de la toile (au grand désespoir de l’artiste) et fuit vers une piste de danse ! Vers un autre tableau… Où se joue encore la relation masculin féminin… Visuel :  J'ai la main, Ivan Messac, 2018.