Grand(s) Ecran(s) | Exposition collective

« Le cinéma, cela va de soi, mais le pluriel acte la dissémination du concept. Le grand et les petits écrans et leurs avatars. L’écran réceptacle du rêve, mais également surface invasive dont l’omnipotence réflexive interpelle. Les écrans donc, dans la diversité et la multiplicité des déclinaisons possibles et dans cette ubiquité  familière, ordinaire, le plus souvent addictive. Salles de cinéma (pour l’instant), foyers, immeubles, gares, aéroports, centres commerciaux, rues, écoles, entreprises... La présence intrusive des écrans ne se remarque pas ou plus et configure le quotidien. Ecrans surdimensionnés mais surtout écrans portables qui impliquent de baisser les yeux. Une soumission volontaire (physiquement obligatoire) qui oblitère la vision « di sotto in sù » du désir cinématographique. Du Voile de Véronique à la palette graphique, le subjectile devient médium, ordonne sinon commande. Plongée, contreplongée, plan, séquence, cadre, montage, collage, tableau... Ici encore tout est affaire de perspective, de point de vue, de manière de voir. De références, de thèmes, de décors, de fantasmes captés, croisés, entrelacés, recréés, assumés ou inconscients. L’image et sa présence, son évidence panoptique contemporaine, sont moins que jamais innocentes ! Les œuvres présentées par la Galerie Pascal Gabert témoignent, dans la pluralité des approches de 12 artistes contemporains, de cette synergie qui favorise la mise en question de la représentation. » Robert Bonaccorsi, commissaire d’exposition et ancien directeur de la Villa Tamaris. Visuel : Dialogue en costume, Ivan Messac, 2016.