« Cette exposition tombe à pic à un moment de résurgence de l’antisémitisme en Europe. Elle réactualise l’importance d’une résistance morale qui ne peut s’exercer que par des actes. Nous ne sommes pas ici dans un musée mais dans un village et cet îlot noyé dans l’actualité a déjà fait la preuve qu’il pouvait prendre une importance considérable, à force de détermination. Je pense que notre époque nous invite à rester en éveil, et à considérer Chambon-sur-Lignon comme une forteresse et le symbole de ce qu’il faut protéger. Ma peinture, mon sujet consiste à prendre la Bible en tant que mythe, à l’envisager par le biais de son langage et de sa poésie. J’aimerais transmettre l’idée que la Bible n’est pas de l’histoire ancienne. Les mythes sont intemporels, il faut relire aujourd’hui l’histoire de la reine Esther... Nous avons besoin du récit, à condition de ne pas être dupe de ce qu’il raconte, à condition de savoir l’interpréter. De la même manière, je ne suis pas dupe de mes images et j’invite les spectateurs à ne pas se laisser duper, mais à rester en éveil. Mes tableaux posent des questions que j’adresse aux spectateurs qui, si j’atteins mon but, y apporteront leurs interprétations et leurs propres commentaires. Les mythes ne finissent pas d’être décryptés. En tant que peintre, je participe à cette aventure qui consiste à rendre la Bible actuelle et à transmettre son message de tolérance, comme un appel au savoir-vivre ensemble. » Gérard Garouste. Visuel : Diptyque La Grenouillerie et Rabba Bar Bar’ Hana, Gérard Garouste, 2016. Courtesy galerie Templon.
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