Dans le cadre du Mois de la Photo du Grand Paris 2017, la Géométrie dans l’espace investit l’Espace Topographie de l’Art afin de mettre en résonance les travaux d’artistes qui se sont interrogés sur le concept de géométrie dans l’espace. L’Esprit de géométrie, pour reprendre l’expression de Pascal, écrivain français du XVIIème, accompagne depuis de longs siècles la pensée, mais aussi l’imaginaire, des philosophes et des créateurs. Des solides de Platon à la découverte de la perspective par les romains, des calculs scientifiques de Léonard de Vinci aux modélisations de Kepler, nombreux sont les développements mathématiques et géométriques qui ont été investis, manipulés, façonnés par des esprits, mathématiciens ou géomètres à leur façon, mais aussi doués d’imagination. En effet, au-delà de sa sècheresse et de son apparente objectivité, ce qu’on appelle la géométrie, et ici plus particulièrement la géométrie dans l’espace, a contribué, et continue à contribuer, à des créations que l’on appelle œuvre d’art où paradoxalement affleurent le sensible, apparaissent la réflexion et la méditation. L’œuvre de Vera Röhm, Masada, présentée en exergue dans l’espace, est le point de départ de cette exposition. Créée en 1977, elle incarne à elle seule la complexité des rapports multiples entre naturel et construit, surface et volume, ombre et lumière. Trois approches : une approche historique avec des documents qui font appel aux mathématiques traditionnelles avec entre autre une représentation des solides de Platon. Mais aussi des œuvres modernes : objets mathématiques et équations shakespeariennes de Man Ray, la Glissière de Marcel Duchamp. Des œuvres contemporaines, photographies et dessins de Dieter Appelt, Marc Petitjean, Yves Trémorin, volumes de Anna et Bernhard Blume, une approche des œuvres qui revisitent des lieux ou des objets pour en extraire l’organisation ordonnée ou désordonnée, mettre en espace leurs rapports aux modèles traditionnels de pensée qui continuent à gérer la construction du monde : Aki Lumi, Jocelyne Alloucherie, Alain Fleischer Gilles Gerbaud et Raphaël Chipault, Vera Röhm, une approche des œuvres pour lesquelles les calculs et les nouvelles technologies sont à la fois le sujet mais aussi l’objet de productions qui se développent dans une quatrième dimension, voire cinquième : Joachim Bonnemaison, Miguel Chevalier, Joan Fontcuberta. Ponctuant la présence des photographies, des dessins et des images vidéos, quatre sculptures de Jean-Gabriel Coignet, Jean d’Imbleval, Piotr Kowalski , François Morellet sont installées dans l’exposition. Visuel : Gilles Gerbaud & Raphaël Chipault, “Mexico, le cauchemar du géomètre”, tirage de plan Xerox, 9 tirages 70 x 90 cm, 2015.
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