Fanny Viollet | Une histoire de fil et de femme

Avec la modestie et la détermination d’une fourmi ouvrière, Fanny Viollet raccommode les pièces de nos vies ordinaires et réussit, depuis quarante ans, à en faire des œuvres d’art. Sous son aspect protéiforme, le travail qu’elle continue d’accomplir trouve toute sa cohérence dans la permanence du fil, qu’il soit de coton, soie, laine ou symboliquement tracé par les chemins parcourus lors de ses glanages. Sauveteuse du presque rien, fétichiste de l’objet rejeté, Fanny Viollet récupère, répertorie et met en scène bouts de ficelle (Journal d’Ariane), papiers bonbon, photomatons ratés, anneaux de canette et quantités d’autres choses dans ses Boîtes à dérisoires. Pelotonnées, elles deviennent Journal du Scarabée. Une boule par jour depuis 2011. L’insignifiant devient beau et gigantesque. Visuel : Journal d'Ariane (détail), Fanny Viollet, 1985-1986. Photo Sylvie Chan-Liat.