Daniel Dewar et Grégory Gicquel pratiquent la sculpture à quatre mains depuis 1998. Leur travail iconoclaste agit selon un principe d’engagement physique perpétuel avec les matériaux et les processus. Leur pratique ambiguë intègre un large spectre de médias traditionnels, allant du travail textile à la céramique, de la taille du bois à celle de la pierre. Leur considération pour l’origine et la nature des matériaux en relation avec un sujet ou un modèle, ainsi que la manipulation de techniques et outils, obsolètes comme ultra-modernes, confèrent aux artistes un potentiel sculptural absolument unique. Le sujet est parfois intime, souvent domestique, toujours universel. Pour la HAB Galerie, le duo occupe l’espace comme une galerie de sculpture classique avec un ensemble d’œuvres en pierre majoritairement réalisées pour l’exposition. En marbre, dolérite, grès ou en granit ; marqueterie, sculpture ou haut-relief : chacune des œuvres emprunte son imagerie à l’intimité du corps humain dans son quotidien. Le corps, présent ou absent, vêtu ou dans son plus simple appareil, herculéen ou modeste, mais toujours réjouissant et sensuel, est mis à l’honneur dans toute l’exposition. Établissant des analogies entre des fragments anatomiques humains et des objets sanitaires ou des accessoires de cuisine et de sport, des vêtements, chaussures et combinaisons, ou jouant de la figure animale, des coquillages et des crustacés, les sculptures en pierre du duo d’artistes rappellent que le corps des hommes induit la forme des objets et façonne notre langage et pensée. Dans un univers qui oscille entre salle de bain et monde aquatique, une interrelation entre le matériau et le sujet s’impose, la pierre évoquant tour à tour la peau, la chair, l’eau, le minéral...
Chargement de la page