Catherine Ursin | Marquage(s)

Catherine Ursin

« Depuis quelques années, mes recherches de plasticienne abordent la violence, quelle qu’en soit l’origine : guerre, viol, maladie, atavique ou tellurique... et ses conséquences physiques, morales, intérieures, extérieures, visibles ou invisibles sur l’être humain. (...) Débuté il y a 3 ans, Marquage(s) fait référence à la pratique du “marquage” au fer rouge des bêtes, des esclaves, des voleurs et aux inscriptions laissées sur le corps des femmes violées. La marque est souvent considérée comme une preuve de propriété (prisons, tortures, gangs, fraternités), mais ici, comprise comme une réappropriation de son propre corps. J’ai demandé à des femmes de tous horizons, de 23 à 76 ans, croisées au hasard de la vie, d’écrire sur leur corps ce qu’elles avaient envie de dire, de communiquer ou d’hurler. (...) Les photographies ont été réalisées de nuit ou dans une pièce sombre, éclairées à la lampe torche. Ce parti pris supprimant tout contexte, accentuant l’ambiance clandestine et le sentiment de “pris sur le vif”. Elles ont été ensuite vieillies, salies, déchirées, recousues, scotchées, froissées, abîmées, lacérées, meurtries, dégradées supprimant la notion de temps, de lieu, de référence, les rendant atemporelles et uniques. L’installation est conçue en fonction des spécificités du lieu et pensée comme un parcours à travers des écrits de femmes. De grands formats, déstabilisant le rapport au corps par leur dimension et leur déstructuration, forment un “labyrinthe”, enfermant le visiteur ou la visiteuse, ne lui laissant aucune échappatoire. » Catherine Ursin. L’exposition est en entrée libre tous les jours de 14h à 20h. Visuel : Une angoisse sourde, forte m’étreins J’ai peur Mort Je ne veux pas mourir Je ne veux pas que tu meures Mort J’ai mal Non, Catherine Ursin.