Bruno Fert | Refuge

Refuge raconte ce que sont l’exil et la migration. Bruno Fert, lauréat 2016 du Prix de photographie Marc Ladreit de Lacharrière-Académie des beaux-arts, associe les photographies des habitations des migrants arrivant en Europe à leur témoignage et dans certains cas également à leur portrait. Les photographies des paysages traversés par ces hommes et femmes rythment ce travail réalisé en France, Italie, Grèce et Allemagne sur douze sites – camps, campements ou logements pour migrants. « Habiter est ce que nous avons tous en commun, écrit Bruno Fert. Que nous soyons nomades ou sédentaires, nous habitons tous. Les abris temporaires des populations migrantes reflètent leur personnalité, tout comme nos appartements et nos maisons parlent de nous. C'est à partir de ce point commun que je veux amener le public à s'identifier, à se mettre à la place de l'autre en observant son lieu de vie. Et c'est justement pour que le public puisse se projeter que je photographie, dans un premier temps, ces lieux sans leurs habitants. Viennent ensuite les portraits de leurs occupants. Réalisées sur fond gris, ces images dévoileront de façon très sobre les visages de ces hommes et de ces femmes. Cette technique de studio permet de mettre en avant le modèle en le dissociant du contexte : ce n'est plus l'image d'un migrant qui marche dans la boue au milieu des tentes mais le visage d'un semblable. Le visage d'une femme ou d'un homme qui me regarde. Les entretiens que je réalise avec les personnes en migration sont centrés sur l'habitat : la maison qu'ils ont laissée derrière eux, leurs différents refuges tout au long du périple et enfin, le logement qu'ils aimeraient avoir, une fois leur destination atteinte. En évoquant leurs foyers successifs, mes personnages me racontent leur vie, leur parcours et leur rêve d'avenir. » Visuel : Ile de Samos, Grèce, février 2017, Bruno Fert.