Zeste de vert dans l'orangé. Fine auréole cramoisie - ou bien est-elle jaune d'abord ? - autour d'une pastille sombre. Un quasi-carré encadre ces sas colorés de quatre coins gris au violet flottant. Le fond marron terne, qui borne l'ensemble, stabilise les liaisons enchâssées. Ailleurs, poussé par une zone blanche, le cœur obscur est devenu béance noire, qu'une langue verte traverse de biais, dans un cadre pourpre et soyeux. Tout est flou et précis à la fois. Tout est fixe et instable tour à tour. Fusion et émergence des teintes, comme revenues des profondeurs. Ces façons de tableau ne représentent rien d'identifié, mais seulement des étendues de tons divers qui jouent à se rencontrer. Plages simples de couleur pure. Abstraction minimale. Dans cet élémentaire, que voit-on ? Sait-on ce qu'on voit et ce qu'on ressent ? Éveil perceptif ? Auberge du regard, escadrille de sensations : inattendues, fraîches, apaisantes bien que mystérieuses. Pour sa seconde exposition à la Galerie Depardieu, Anne-Sarah Le Meur explore d'étranges verts. Mais, parcimonieux ou envahissants, estompés ou tranchants, en camaïeux ou bordés de rouge, ils irradient de vitalité. Visuel > © Anne-Sarah Le Meur.
Chargement de la page