Angélique | Prosôpons

Pour cette nouvelle exposition personnelle, Angélique présente une série de masques en plâtre acrylique, intitulée Prosôpons, directement tirés d’emballages de produits manufacturés a priori sans intérêt. Issu du théâtre grec, ce terme signifie à l’origine aussi bien « visage » que « masque », l’étymologie soulignant l’idée de face où se trouve l’organe de la vue et l’apparence externe de choses inanimées. A l’inverse de ses œuvres en organdi exigeant un grand savoir-faire, ces sculptures n’ont nécessité aucune intervention autre que la fabrication d’un moule par Angélique. Ce transfert dans le champ artistique opère une transmutation sérendipienne, changeant un rien en quelque chose, un objet sans qualité en masque anthropomorphe. Leurs organes démesurés, géométriques ou inversés étonnent par leur filiation hybride avec les fétiches d’Art premier et les créations androïdes des nouvelles technologies. Ils semblent tout aussi chargés d’une fonction symbolique ou rituelle incertaine. Si l’intention initiale de l’artiste vise à s’interroger sur l’esthétique des produits d’emballage, sa démarche ne manque pas de faire écho au ready-made – en forme d’empreinte dans le cas présent – et à l’esprit Dada. Visuel : Série Prosôpons, Angélique, 2019. © Angélique, courtesy galerie Jean-Marie Ogier