Alain Séchas | 2022

Avançant par grandes et généreuses séries et du même coup déterminant des périodes, Alain Séchas, à chaque exposition, nous confronte immanquablement à son histoire. Dans la production de 2022, force est de voir donc un retour à l’abstraction, retour sans remords, après les somptueuses effusions de fleurs et de cocktails qui marquaient la réconciliation du moi-peintre et du moi-dessinateur ou celle du gagman et du coloriste. L’abstraction d’aujourd’hui - qu’on s’abstiendra de dire radicale parce que ce n’est pas le registre - surprend par son parti-pris de simplicité : deux couleurs et un geste, juste ce qu’il faut de décision et de travail pour déclarer la peinture. Une couleur pour peindre une surface monochrome et une autre pour tracer une bande ou deux ou trois (pour les dessins, on pourra aller jusqu’à cinq) et les pousser au bord. Les couleurs sont franches, droit sorties du pot d’acrylique, avec parfois un rapport de complémentaires, parfois des effets de saturation avec l’orange ou le magenta pas vraiment attendus dans cet acte de célébration du pur rayonnement chromatique. Visuel > Alain Séchas, Sans titre, 2022.