Pensée comme un cheminement nocturne de la périphérie vers la ville, l’exposition C’est la nuit à la Villa Tamaris, de la Seyne-sur-Mer, rassemble une trentaine d’artistes – parmi eux, Gérard Fromanger, Philippe Cognée, Antoine d’Agata et Isa Barbier – dont les œuvres investissent toutes les disciplines, y compris la bande dessinée et l’illustration. De bâtiments rongés par l’obscurité à l’évocation de lieux musicaux qui vibrent à contretemps du soleil, cette fiction déambulatoire joue sur les registres de la séduction, du songe, de la mémoire pour éclairer les mystères et les fantasmes que la nuit charrie en chacun de nous. Mauvais rêve cependant, la déprogrammation de l’artiste marocain mounir fatmi, qui proposait Sleep (Al Naim), une vidéo de six heures inspirée de Sleep d’Andy Warhol. L’œuvre montre le sommeil de Salman Rushdie, condamné à mort en 1989 par l’ayatollah Khomeiny pour son livre Les Versets sataniques. Endormi, l’écrivain est dans une grande fragilité, mais son sommeil est serein, c’est celui du juste. Les organisateurs ont écrit à l’artiste vouloir éviter « une polémique dont les enjeux sont brouillés par un incroyable brouhaha politico-médiatique ». « J’ai quitté en 1999 le Maroc pour cette liberté d’expression que je suis en train de perdre ici, en France », a déclaré en retour mounir fatmi sur Lemonde.fr. Visuel : Feather child 2, Lucy Glendinning, 2010-2012. Photo Atelje Linslusen, courtesy galerie Da-End.
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