« Etre attentif à ce qui touche au doigt et à l’œil pour donner à voir. Tel un aveugle, le spectateur-lecteur touche l’œuvre par l’esprit pour la sentir. Au risque d’être induit en erreur, il faut y croire. Dès lors, porté par la lecture de l’œuvre, on se réfugie dans les récits de formes invisibles que sont les légendes, idées, paroles, discours, raisons et calculs où réside néanmoins une plasticité. Pourtant, ces formes ne sont que des jugements et points de vue par lesquels des ordres de réalité entrent en résonance. (...) La transduction est une mise en résonance entre deux ou plusieurs réalités disparates qui engendre l’apparition d’un ordre structuré. Telle une tête gouvernail à la recherche de points d’ancrage, elle renvoie à une figure sagittale. Cette démarche de mise en relation entre les formes et leur contenu doit aboutir à une logique d’apparence. A travers un usage détourné de partitions sonores ou visuelles et d’archives personnelles ou publiques, axé autour de la dissimulation du contenu, l'exposition sera articulée autour de décalages qui souvent en disent davantage que les contenus eux-mêmes. Par un jeu de dissimulation et de cécité, elle propose un questionnement sur notre capacité de synthèse et de reconstruction du double jeu d’apparence et d’absence. » Farah Khelil. Visuel : Point de vue, point d'écoute (Lectures), Farah Khelil, 2012-2016
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