« Enfant, j’ai découvert la puissance d’un bout de matière qui prenait forme dans mes mains et exerçait un pouvoir sur mon entourage. L’acte magique était devenu une évidence. Ce petit morceau de terre me donnait une arme pour survivre et exister. Plus tard, dans le milieu des arts plastiques du début des années 1980, la terre cuite était une matière taboue, un artiste qui y touchait était d’office mis de côté. Elle me rendait “paria” et renforçait mon côté “outsider”. Je n’ai cependant jamais eu une vraie formation de céramiste. Mon rapport à elle est un rapport de peintre ou de sculpteur. (...) Plus largement, qu’il s’agisse de la terre, du bronze ou de la peinture, ce n’est pas le médium qui est à la base de ma démarche mais le vécu. Mon travail a la liberté d’aller d’une matière à une autre, d’une histoire à une autre. Faire s’entremêler peinture et sculpture, beauté de la matière et messages subliminaux, codes secrets et exubérance de textures pour une vision personnelle du monde dans un objet inimitable et unique. C’est ce que la terre me donne. » Johan Creten. Visuel : Vague Moyenne pour Palissy (détail), Johan Creten, 2008. Photo Guillaume Ziccarelli.
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