Christelle Téa | L’empire du trait

Christelle Thea

A l'occasion des cinq ans de l'inauguration du Chai Pierre & Bertrand Couly, la galerie Nathalie Béreau a souhaité placer cette année sous le signe d’une programmation originale, offrant aux visiteurs, amateurs d'art ou néophytes des surprises et des découvertes, des rencontres, tout comme savent le faire dans leur domaine les viticulteurs qui accueillent depuis 2011 les amateurs de vin, spécialistes ou non ainsi que l'art contemporain dans les murs de leur nouveau Chai. Christelle Téa ouvre les festivités avec un ensemble de dessins à l'encre de Chine et à l'aquarelle constituant une galerie de portraits, de paysages urbains et natures mortes en noir et blanc et en couleur. « Le dessin, le portrait sont des arts millénaires, alors comment un artiste d'aujourd'hui ‐ à l'époque des selfies ! ‐ peut en faire son propre moyen d'expression moderne, renouvelant cet art ? C'est aussi l'accumulation des portraits qui donne au travail de Christelle Téa sa singularité. Densité, toujours. Que l'on retrouve dans des dessins réalisés en Chine (pays d'origine de sa famille) lors d'un voyage en 2014 où elle a immortalisé entre autre ce qu'elle découvrait, en particulier les marchés et les hutongs (ensemble constitué de passages étroits et de ruelles de l'époque des Yuan, à Beijng principalement), aujourd'hui détruits ou en voie de disparition. On y retrouve le même art de l'observation, du trait jusqu'à l'épuisement, sans ombre marquée, où tout semble en flottement. Une autre manière de portraiturer. L'art de cette jeune artiste nous amène à flotter au-delà de notre réalité, comme si nous émergions d'un univers blanc et pur, où chaque moment se réinvente. Le portrait est peut-­être une façon de faire le point, notre introspection, guidé par l'artiste. » Nathalie Béreau. Visuel : Michel Salerno, Christelle Téa.