L’artiste portugaise Ana Jotta développe une œuvre passionnante et protéiforme à travers laquelle elle explore une multitude de médias artistiques (peinture, sculpture, photographie, installation) et des techniques traditionnellement associées aux arts mineurs (broderie, poterie, etc.), démantelant ainsi l’idée d’un style univoque et reconnaissable. Dans une démarche d’appropriation, elle collectionne objets, iconographies ou titres d’autres auteurs et redéfinit ses propres œuvres à chaque nouvelle exposition. Elle présente ici quelques-unes de ses séries emblématiques, parmi lesquels les Jotas. S’amusant de son homonymie avec la lettre « J », dite jota en langue portugaise, elle récolte et façonne depuis toujours des sculptures hétéroclites à la forme courbe de la lettre, qu’elle présente en familles. Autre série, les écrans de projection, peints ou dessinés à la main, représentent des motifs décoratifs, façon papier peint, des paysages ou des personnages. Leurs titres, tels Il Profumo della Signora in Nero et Le Bonheur des tristes ouvrent des perspectives narratives. Ana Jotta déstabilise toute frontière entre l’art et la vie. Glaneuse, elle subvertit références, citations et objets trouvés, créant une œuvre fertile et iconoclaste. Visuel : Genealogic Tree, Ana Jotta, 2010. Photo DMF Daniel Malhão, courtesy Coleção da Caixa Geral de Depósitos, Lisbonne.
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