« Si on se réfère au Larousse (Edition 2015), une colonie est un “territoire occupé et administré par une nation en dehors de ses frontières, et demeurant attaché à la métropole par des liens politiques et économiques étroits.” Or, d’un point de vue historique, la Guyane s’intègre dans l’histoire de France, comme colonie, au XVIIe siècle et le reste jusqu’en 1946, moment où elle obtient le statut de département français et où son dernier gouverneur devient… son premier préfet. Cette départementalisation ne concerne alors que le littoral. L’intérieur de la Guyane, appelé “territoire de l’Inini”, se voit accordé le statut de “nation indépendante sous protectorat”, une colonie dans l’ex-colonie en quelque sorte. Ses habitants ne sont pas enregistrés dans les registres de l’état civil et n’ont donc pas les mêmes droits sociaux que les guyanais du littoral. Il faut attendre un nouveau découpage administratif de l’ensemble du territoire en deux arrondissements, Est et Ouest, en 1969, pour que l’intérieur soit intégré au département. Ses habitants vont être alors progressivement “francisés”, à mesure que le système administratif pénètre à l’intérieur des terres. C’est précisément ce territoire difficile d’accès, à plusieurs jours de pirogue du littoral, que j’ai voulu montré dans ce reportage. » Christophe Gin. Prix Carmignac du photojournalisme 2014, le photographe expose son travail à la Chapelle des Beaux-Arts de Paris (14, rue Bonaparte) jusqu’au 5 décembre. L’exposition est en accès libre du lundi au samedi de 11 h à 19 h et sera exceptionnellement ouverte le dimanche 15 novembre dans le cadre de la semaine de la photographie à Paris.
Plus d’infos sur www.fondation-carmignac.com. Visuel : extrait de la série Colonie © Christophe Gin pour la Fondation Carmignac.